Les Vanités à l’épreuve de la littérature

Evènement | 7 mai 2010
Andy Warhol, Skull, 1976

La Vanité textuelle présente des difficultés propres auxquelles cette journée consacrera ses travaux. La première difficulté réside dans le repérage. En effet, doit-on comprendre que la Vanité littéraire est une transposition de l'image en texte ? Faut-il qu'Hamlet s'adresse au crâne de Yorick, que les squelettes et les charognes putrides envahissent le texte, ou bien que nous assistions au « bal des têtes », à la comédie des apparences et aux tristes travestissements des vieillards luttant contre les désastres du temps pour reconnaître une vanité ?

Ce type de dispositif, qui suppose chez le lecteur un savoir constitué, n'est certainement que l'une des possibilités d'inscription du thème dans un cadre littéraire. En effet, il suppose un recul, une compétence interprétative très souvent guidée par l'usage de l'ironie ou tout du moins de la distance, en suscitant un effet citationnel.

Se limiter à cette enquête reviendrait cependant à réduire le labyrinthe du sens propre au genre pictural à un simple décryptage de l'image. En effet, les tableaux du XVIIe ne se contentent pas de montrer les termes de l'alternative offerte à tout homme, mais ils représentent bien plus sûrement le parcours mystérieux d'une méditation dont l'issue n'est que très rarement signifiée avec clarté. Ces tableaux sont très souvent des énigmes, des saisies de l'instant, du « temps qui suspend son vol », conviant ainsi le spectateur à une promenade interprétative pour le renvoyer en dernier lieu à lui-même, à son libre arbitre. Ce type de structure narrative, théâtrale ou poétique, en forme de promenade, de parcours au pays des apparences, d'énumération ou de vignettes successives, pourrait donc être rapproché opportunément des Vanités et inviter à réfléchir sur les contours spécifiques du thème dans le champ de l'œuvre littéraire.

En second lieu, nous verrons que la Vanité textuelle pose un problème de lisibilité, dans la mesure ou le déploiement du texte sur l'axe temporel (de la chronologie comme du raisonnement logique) transforme radicalement la relation au lecteur. Toute Vanité picturale est le récit concentré de l'aventure humaine toute entière, réduite à un instant de transition. Comment le texte, qui implique une durée minimale affronte-t-il cette nécessité ?

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Salle 301 - 18, rue chevreul - 69007 Lyon
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A la Une, A la Une - Intranet, Colloque / Séminaire