Les mots pour se dire : étude de l'ethos discursif de Mme de Sévigné dans sa correspondance (année 1671)

Frédéric Calas

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Conférence de Frédéric Calas, Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand (CELIS).

Présentation de l'auteur et résumé


Frédéric Calas est professeur de langue française à l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand où il enseigne la grammaire et la stylistique. Spécialiste d'analyse du discours, ses derniers travaux portent sur l'ethos discursif et sur le "parler de loin", comme stratégie énonciative d'évitement de la censure.

L'objet de cet article est d'interroger le texte de Mme de Sévigné selon une méthode mixte de lexicologie et d'analyse du discours.
A partir d'une sélection de mots opérée selon deux principes opposés (choix de termes à très basse fréquence ou même à des mot-rares, formant presque des hapax numériques, comme loup-garou ou portugaise, et a contrario, choix de mots tellement fréquents qu’ils saturent le texte de la correspondance comme le substantif lettre(s), l’appellatif ma bonne, ou encore le verbe mander), on a souhaité, dans le prolongement de la méthode associative de Barthes, examiner ces mots à la lumière de la théorie discursiviste, pour essayer de voir ce que ces mots disent de leur énonciateur, ce qu’ils révèlent de l’ethos discursif du scripteur, tout à la fois de son ethos dit que de son ethos montré, et pour tenter de décrire certaines activités discursives dont ils sont les supports privilégiés.
Ces îlots textuels résonnent en fait des marques de leur contextualisation mais aussi des échos qu'ils entretiennent avec d'autres passages où ils se trouvent insérés dans l'oeuvre. Se découvre alors au coeur de la lettre un je ne sais quoi qui dit la singularité de l'écriture de Mme de Sévigné.

► Publication dans le cadre des Actes de la Journée d'étude organisée à Lyon le 1er décembre 2012 : "Connivences épistolaires ? Autour de Madame de Sévigné (Lettres de l'année 1671).
Dates
Créé le 5 février 2013