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Colloque | Charles Pennequin : poésie tapage

Publié le 10 octobre 2020 Mis à jour le 15 avril 2023
Crédits photo : Fabrice Poiteaux

Consacrer en 2020 un colloque à Charles Pennequin, c’est aborder, par l’intermédiaire d’une de ses figures centrales, le champ de la poésie contemporaine selon un double point de vue : celui de ses réseaux et celui de ses pratiques.

En effet, avant d’être publié chez Al Dante, Dernier Télégramme puis P.O.L, Charles Pennequin publie son premier ouvrage en 1997 aux éditions Carte blanche. Proche de Nathalie Quintane, de Christophe Tarkos et de Vincent Tholomé, il participe à l’effervescence des revues des années 1990 (Facial, Poézi prolétèr, Doc(k)s, Java, Ouste, Fusées, etc.) et fonde en 2007 avec le dessinateur Quentin Faucompré le collectif Armée noire qui en intervenant dans diverses manifestations culturelles impulse des pratiques créatives collaboratives. L’œuvre de Charles Pennequin, on l’aura compris, n’est pas une œuvre solipsiste. À travers elle se saisit un état des lieux d’une portion du champ de la poésie contemporaine du milieu des années 1990 jusqu’à nos jours.

Par ailleurs, comme le souligne Christian Prigent, la poésie de Charles Pennequin se situe dans le prolongement direct de la rencontre, dans les années 1970-1980, des poètes sonores avec les avant-gardes textuelles. Sa relation critique à la poésie, sa méfiance à l’égard du « harcèlement textuel » (Pamphlet contre la mort, 2012), son absence de recherche esthétique, son travail intensif de la banalité de la parole et de ses ratages caractérisent ainsi une œuvre placée sous le signe de la création tous azimuts : publications, lectures, performances, improvisations filmées ou enregistrées au dictaphone, interventions et actions dans l’espace public (création ou workshops), production numérique (https://www.charles-pennequin.com), dessin, exploration plastique de l’écriture… Ce débordement générique de la poésie vaut aussi pour une anthologie des pratiques poétiques contemporaines.
En revenant sur vingt-cinq années de pratiques poétiques et artistiques, le colloque entend donc non seulement explorer les poétiques de l’œuvre puissamment incarnée de Charles Pennequin, mais aussi mettre au jour les liens qui l’unissent au substrat poétique et artistique, passé et contemporain.

Originalité et état de l’art :

Ce colloque est le premier que l’institution universitaire consacre à Charles Pennequin. À bien des égards, le laboratoire MARGE est de lieu naturel de son accueil, dans la mesure où il s’est fixé pour objectif d’ « appréhender les zones marginales du texte » qu’il s’agisse d’en étudier les pratiques intersémiotiques, intermédiales et interdisciplinaires. Il s’inscrit de manière particulièrement pertinente dans l’axe 1, « Poétique » dirigé par Benoît Auclerc, qui se donne pour objet l'étude de poétiques singulières, y compris encore méconnues. Il prend place dans le projet du laboratoire pour les cinq années à venir portant sur "les redéfinitions du fait poétique à partir de la diversité de ses supports et de ses manifestations", ainsi que les modalités de présence du poétique dans l’espace public. Mais les pratiques envisagées s’inscrivent également dans l’axe 2, consacré aux « Poétiques numériques », dans la mesure où l’œuvre de Pennequin entre aussi pour partie dans le domaine de la « LittéraTube ».

De manière plus générale, le colloque s’inscrit dans un champ de recherche particulièrement dynamique à l’heure actuelle concernant la lecture de poésie, la performance et l’intermédialité (Poésie & Performance, O. Penot-Lacassagne et G. Théval dir., 2018 ; Performances poétiques, J. Cabot dir. 2017 ; Dire la poésie ?, J.-F. Puff, 2015). C’est la raison pour laquelle il fait autant appel à des chercheurs confirmés qu’à des jeunes chercheurs.

Enfin ce colloque, pour être rétrospectif, n’est pas un terminus. L’œuvre de Pennequin est en cours, c’est une œuvre ouverte et l’organisation même du colloque veut mettre en avant cette spécificité en associant aux communications universitaires des interventions artistiques comprises comme autant d’approches non académiques de l’œuvre : format table ronde, mais aussi prolongements performés, lectures, dans une logique qui est celle de la recherche-création. C’est dans cette perspective que Charles Pennequin interviendra en compagnie d’artistes.

 

PROGRAMME

 
Jeudi 3 juin
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14h - Introduction Anne-Christine Royère, Gaëlle Théval
 

1. Situations de Charles Pennequin
Modération : Anne-Christine Royère


Hugues Barra (Chercheur indépendant) : Charles Pennequin dans l’œuvre du collectif – affinités restreintes et communauté élargie
Henri Guette (Critique d’art) : Charles Pennequin : l’écriture comme enseignement (sur les workshops)
Serge Martin (Université Sorbonne nouvelle) : De Péguy à Pennequin, quel peuple de voix ?


2. Charles Pennequin : dedans, dehors, en marge des genres
Modération : Gaëlle Théval


Chantal Lapeyre (Université de Cergy-Pontoise) : En attendant Gabineau
Élodie Bouygues (Université de Franche-Comté) : Pamphlet contre la mort (le deuil)
Philippe Chanjou (Chercheur indépendant) : Être et poésie, ou de la poésie au roman
Jean-François Puff (Université de Cergy-Pontoise) : Le premier jet. De l’amour chez Charles Pennequin
Vendredi 4 juin
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3. Dans la fabrique du poème
Modération : Serge Martin


Anne-Christine Royère (Université de Reims) : « La parole est une chair truquée » : Charles Pennequin, écrire au corps
Gaëlle Théval (Université de Rouen / Lyon 3) : Bidouiller « la bande passante du vivant » : Charles Pennequin l’enregistré

Table ronde animée par Henri Guette, avec Charles Pennequin
Collaborations et Armée Noire, Stéphane Nowak, Quentin Faucompré
 

4. Idiotie ?
Modération : Jean-François Puff


Julia Raymond (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : Mots du corps bas et figure de l’idiot. Résurgences de l’être dans les poèmes performés de Charles Pennequin
Jeff Barda (Université de Manchester) : To Bi or not to Bi : L’exo-cogito de Charles Pennequin
Sylvain Santi (Université Savoie Mont-Blanc) : Le rire de Charles Pennequin
Benoît Toqué (Université Paris 8) : Gester, gesticuler. Kunisme et idiotie

Contact :
Frédérique Lozanorios : frederique.lozanorios@univ-lyon3.fr
Partenaires :
Thématiques :
Manifestations scientifiques; Culture; Lettres; Recherche
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