Lauréat de deux prix de thèse

Publié le 14 décembre 2021 Mis à jour le 14 décembre 2021
Monsieur Simon CAHANIER vient d'être doublement honoré pour sa thèse de Langues, littératures et cultures antiques effectuée à l'université Jean Moulin Lyon 3, au sein de l'UMR HiSoMA, sous la direction de Madame Marie Ledentu, Professeure de littérature latine et en co-direction avec Monsieur François Cadiou, Professeur d'histoire romaine de l'université Bordeaux-Montaigne (UMR Ausonius). 

Soutenue à l'université Lyon 3 le 18 décembre 2020, cette thèse intitulée « Hispania maxima bellis. Recherches  historiques et littéraires sur la mémoire culturelle des guerres de Rome  dans la péninsule ibérique de la fin du IIIe siècle av. J.-C. au début  du Ve siècle ap. J.-C.», se voit décerner le  Prix de thèse 2020 en Sciences Humaines et Sociales de l’université Jean MOULIN Lyon III et le Prix 2021 de la SoPHAU (Société des Professeurs d'Histoire Ancienne de l'Université).

Résumé

Cette thèse propose une analyse diachronique de la mémoire culturelle antique des guerres romaines menées entre 218 et 16 av. J. C. dans la péninsule Ibérique.

Nous l’étudions comme un artefact culturel selon une triple perspective, sociale, politique et littéraire, afin de mettre en évidence les modalités et les enjeux de son élaboration et de sa transmission depuis l’époque de la deuxième guerre punique jusqu’au début de l’ère chrétienne. En adoptant une méthode comparatiste, qui confronte les témoignages littéraires entre eux et avec les supports matériels de la mémoire (numismatique, épigraphie, iconographie), nous proposons d’identifier trois périodes dans l’histoire de cette mémoire. Sous la République, l’invention et la diffusion de la mémoire des victoires militaires s’impose comme l’un des enjeux de la compétition aristocratique, tandis que la mise en récit de cette mémoire dans des ouvrages historiques traduit une volonté de mise en ordre du passé au service des intérêts de la nobilitas. Sous le premier Principat, l’achèvement de la conquête par Auguste et la mémoire « officielle » qu’il élabora de sa campagne cantabrique conduisirent ses contemporains à envisager, dans une perspective téléologique, les guerres hispaniques comme constitutives d’un processus unique. Sous l’Empire, on assiste à un appauvrissement de la mémoire et aux efforts des auteurs pour la réorganiser dans des formes narratives nouvelles afin de se l’approprier : si la littérature exemplaire élabora une mémoire des victoires, les historiens dénoncèrent l’impérialisme romain et portèrent sur le passé un regard pessimiste, exacerbé dans l’apologétique chrétienne.

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